À propos de l’hypnose
L’hypnose est un outil que j’utilise dans le contexte de la psychothérapie. En ce qui me concerne, je ne la considère pas comme une thérapie en soi. Je pense que le terme hypnothérapie est abusif et je ne me considère pas comme un hypnothérapeute. Je tiens à être thérapeute, tout simplement.
L’hypnose est un outil merveilleux qui permet:
- de découvrir les ressources qui sont en nous;
- de potentialiser ces ressources;
- d’explorer des scénarios de vie;
- de développer notre prise de recul et notre lâcher prise;
- de nous aider à faire des deuils;
- de guérir des traumatismes et des blessures;
- d’apprendre à gérer nos émotions — et même nos pensées.
En d’autres termes, l’hypnose est un formidable outil d’apprentissage. Elle facilite et renforce tous les apprentissages:
- l’affirmation de soi;
- l’apprentissage scolaire ou professionnel;
- l’apprentissage d’un geste sportif;
- l’adaptation à une nouvelle situation de vie;
- l’adaptation au changement, au sens large.
L’hypnose permet également d’influencer et, parfois, de gérer les processus physiologiques de notre corps. C’est pourquoi elle est d’une grande aide pour gérer les douleurs de toute origine, ainsi que tous les troubles psychosomatiques.
L’autohypnose
Scientifiquement parlant, toute hypnose est en fait une autohypnose. C’est la personne hypnotisée qui accepte ou qui refuse d’entrer dans ce que l’on appelle une transe hypnotique. Il n’y a rien de magique là-dedans. Pas de fluide, pas de rapport de domination. C’est pourquoi, lorsqu’un thérapeute fait de l’hypnose avec une personne, il lui apprend du même coup à entrer en transe par elle-même. Lorsqu’on entre soi-même en transe, à volonté, on fait de l’autohypnose. Cela s’apprend. Souvent, cet apprentissage a lieu spontanément au cours de la thérapie. Mais l’autohypnose peut aussi être enseignée spécifiquement par le thérapeute. La personne pourra ainsi utiliser seule ce qu’elle aura appris en thérapie.
Hypnose et souvenirs
Certaines personnes pensent que l’hypnose permet de consulter sa mémoire comme si tout y était enregistré à la manière d’un magnétoscope. Il n’en est rien. Notre mémoire fonctionne par associations. Certains éléments sont stockés «tels quels» dans notre mémoire, mais pas tout. Notre mémoire reconstruit les souvenirs, c’est un fait aujourd’hui établi scientifiquement. L’hypnose ne change rien à cela.
C’est une des caractéristiques de la mémoire que d’être capable d’oublier! Oublier est parfois une bénédiction; c’est une protection pour notre être, pour notre personnalité.
Cela ne signifie pas que nous ne gardons pas de traces des événements que nous avons vécu. Il est bien évident que pratiquement tout ce que nous vivons laisse en nous des traces. Plus les événements sont chargés émotionnellement, plus la trace qu’ils laissent est profonde.
En thérapie, nous cherchons à guérir les blessures, à effacer les traces douloureuses, à lever les blocages, à remplacer les automatismes autodestructeurs par des automatismes constructifs. Pour tout cela, l’hypnose est d’une grande aide. Parfois, on peut même dire qu’elle est l’outil de choix.
En aucun cas l’hypnose ne permet de savoir à coup sûr si tel ou tel événement a été vécu, qui est le coupable, etc. C’est pourquoi, dans de nombreux pays, elle est interdite dans le contexte des enquêtes de police. Les renseignements obtenus avec l’aide de l’hypnose n’ont aucune valeur supplémentaire par rapport à n’importe quel autre renseignement. Si un tribunal ne tient pas compte de cela et accorde trop de crédit aux renseignements «sous hypnose», il file tout droit vers l’erreur judiciaire.
Quant aux thérapeutes qui prétendent offrir à leurs patients de «découvrir la vérité» à l’aide de l’hypnose… les écoles sérieuses d’hypnose les considèrent comme dangereux! Je les rejoins dans cette analyse.
le 10 janvier 2017